Cette fabuleuse cité avec tous ces gens a l humour corrosif, aux vannes implacables, que les bourgeois voient comme de la violence verbale.De l autodérision a n en plus finir, celle la même qui nous a empêchés de sombrer tout a fait.

Nos maman laissaient souvent leur porte de la maison ouverte et leur enfants pouvaient aller et venir. Libres comme l'air. De temps en temps, maman jetait un coup d' œil par la fenêtre pour la forme, mais elle n'était jamais inquietee, la cité c'etait d'abord une grande famille, chacun veillait sur le môme de l'autre.

Les voisins venaient chercher du sucre quand il n'y en avait plus chez eux, ils restaient parfois prendre le thé. Comme le monde entier était réuni dans notre immeuble, on avait le droit de temps à autre à quelques douceurs culinaires exotiques, du melwi bechham, des nouilles avec du lait .

Les jours ou il n'y avait pas classe, j'allais jouer avec Badaoui, tchichi.guerzize., on était tous des enfants de pauvres. Fiers de nos papas prolétaires courageux qui se sacrifiaient pour nous tous les jours. Notre rage, on la réservait à l'élite Tenesienne et bourgeoise quand on montait sur Tenes.

Pendant mon adolescence, la cité d urgence avait une sale réputation : violences entre bandes rivales, prison, et chômage… Trente ans après, les choses n'ont pas bougé. Sur certains aspects, on peut même dire qu'elles ont empiré.

On était violent, c'est vrai. On allait se battre, on volait dans les marches, les magasins. Une violence qui ne venait pas de nulle part, elle était là, ancrée en nous, nourrie par notre mal-être, par la misère sociale et les injustices qu'on subissait au quotidien.