Tenes la nuit
Qui se souvient encore de cette ville morte à la tombée du jour ? Les rues désertes, les cafes qui se ferment, les ombres qui se dépêchent de rentrer au logis. Tenes, la vieille endormie, ville ouverte qui se refermait sur elle-même, cité humble, hautaine et lointaine. Il y a si longtemps et c'est tant mieux !


La métamorphose a eu lieu. La ville a retrouvé sa plage. Les promenades, pleinent des voitures inertes qui nous privaient de la vue de la mer, se sont refait une beauté, se sont ouverts aux piétons, aux flâneurs, aux vélos et aux badauds. Quelques terrasses, des restaurants, des cremeries et des lieux culturels se sont proposés à notre nouvel appétit de liberté.

lieu idyllique en décharge à ciel ouvert.

Rien de tout cela n'est critiquable, bien au contraire, c'est un bonheur sans cesse renouvelé que de voir ainsi les Ligériens reconquérir leur rivière. Mais toute médaille a son revers ; toute initiative s'accompagne de son cortège de désagréments. Les rues sont devenus le domaine de l'irrespect, le siège de la goujaterie de masse.